Travel article: Ala-Kul & Karakol

C'est parti pour le Kirghizistan ! Kirghiz what?

Grand pays enclavé entre la Chine, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, vous ne le situez toujours pas? 

Première découverte de l'Asie centrale pour nous et des fameux "Stan". 

On récupère une amie-Stéphanie- à l'aéroport d'Istanbul et 6 heures plus tard nous découvrons les longues avenues soviétiques  de Bishkek la capitale. Tout y est gris. 

Guère enchantés, nous quittons la capitale directement en direction de Karakol, 400 kms plus loin. Ce n’etait pas prevu mais c’est ça l’aventure ! Les transports locaux (mini-van appelés Marshrutkas) sont étonnamment efficace. Et puis on ne se plaint pas, 1 siège =1 personne, c'est tellement rare depuis qu'on est partis qu'il est bon de le préciser ! 

Pays montagneux,  nous sommes ici pour randonner. Premier objectif: le trek de Ala Kul. 

Mauvaise nouvelle, nous sommes mi-septembre et les semi-nomades quittent les pâturages des montagnes et donc démontent les yourtes pour rentrer dans les villages plus bas dans la vallée. Sans toit, qu'allons nous faire?

Nous ne sentons pas les 1500 mètres de dénivelé positif puis négatif et les 45 kms de marche avec une tente et tout le matériel sur le dos aussi nous trouvons une alternative : se faire emmener au premier Camp de base, installer notre campement en autonomie et rayonner à partir de là. Nous recrutons deux autres français pour cette aventure et c'est parti ! 

C'est à peine 24 heures après avoir foulé le sol Kirghiz que l'on part en autonomie pour deux jours. 8h du mat, Nicolai nous récupère à bord de son tank russe. Nous communiquons tant bien que mal, mais on a bien compris une chose: malgré les 150 ans passés en Kirghizistan par sa famille, il est russe. Ancien territoire du bloc soviétique, nous découvrons une diversité culturelle et ethnique au Kirghizistan. 

La route est terrible, nous sommes secoués pendant deux heures mais notre champion dans son tank russe nous en emmène sain et sauf au camp de base. 

La vallée de Karakol est magnifique, grand sapins, rivière d'un bleu profond (et qui sera notre source d'eau pour ce trek) et les jolies couleurs d'automne.

Nous partons rapidement vers le Karakol peak et Glacier, 8 kilomètres plus loin. 

Nous sommes en forme et avançons rapidement entourés de Pic à 5200 mètres, de la roche escarpée et la neige au loin que nous visons.

Nous piqueniquons, seuls au monde dans cette immense vallée, nos yeux tournés vers le Karakol, 5200 mètres qui nous dévisage du haut de ses 5200 mètres, qu'on est bien ! 

Il est temps de rebrousser chemin et sur le retour, la pluie commence doucement à tomber. Ni une ni deux on décide tous les 5 de monter nos tentes et le déluge arrive ! La grêle ! On ne l'attendait pas celle la ! 

Un berger est présent et nous offrira refuge dans une grande tente (non imperméable ;) ). 

Puis la grêle laisse place à un superbe arc-en-ciel et les températures chutent d'un coup, nous allumons le réchaud et c'est parti pour une ration de nouilles et du chocolat.

Le ciel se couvre d'étoiles, nous ne sommes que 5 à camper, perdus dans l'immense vallée de Karakol, c'est incroyable. 

Cette journée et le voyage en général nous ayant bien fatigués nous n'aurons aucun mal à se coucher à 20h30. Dormirons-nous ? C'est une autre histoire. Malgré les 5 degrés, nous suons dans nos duvets de compétition et nos multiples couches (lorsque les nuits s'annoncent froide, nous surenchérissons constamment de couches !). Et le sol est dur ! 

La nuit fut donc entrecoupée et avec le soleil et de petits yeux nous nous levons pour un nouvel objectif :le Ala-Kul pass (ou col).Prononcé Ala-Cool, je vous épargne les jeux de mots, la montée de 1400m de dénivelé positif en seulement 7 kilomètres ne fut absolument pas cool...

Les pins laissent place aux rochers que nous escaladons. Le soleil est haut, nous faisons tomber des couches. Nous nous rendons compte au bout d'un certain temps que nous sommes perdus et perdons notre temps dans ce mur de rochers à escalader... Deux heures plus tard, la tension retombée on retrouve le chemin principal mais les jambes ne sont plus là et c'est dans la souffrance qu'on affrontera les  800 mètres de dénivelé positif suivant. Le lac paraît tellement loin et surtout caché bien haut ! La montée, à plus de 25% est éreintante, on souffre vraiment... Les 3500 mètres d'altitude n'aident pas. 

13h, voilà nous sommes au lac glaciaire et soufflons. 

Ala Kul signifie coloré et pour cause il est d'un bleu vif, contrasté avec le blanc de la neige ! 

Magnifique mais petit sentiment d'inachevé car nous ne continuerons pas au col 400m plus haut, nos corps ne répondent plus, il est temps de redescendre, plier bagages et DORMIR ! 

Nous apprécions le picnic (le thon n'a jamais été aussi bon !), à nouveau seuls au monde et contemplons ce paysage incroyable en se félicitant tout de même des 1000 mètres de dénivelé positif avalés ! 

La descente fut tout aussi pénible, mais les montagnes sont majestueuses et nous font oublier la souffrance. 

3h30 plus tard nous sommes au camp de base et Nicolai est bien présent avec son tank russe pour nous ramener au village de Karakol. 

Le berger toujours présent (et quelque peu alcoolisé, la solitude des montagnes pèse...) nous propose de monter à cheval! Cédric et Stéphanie s'exécutent avec panache, fiers sur leur monture ! 

Puis nous prenons place dans notre tank mais nous ne savons pas que l'aventure n'est pas terminée.

Et oui, au bout de 3 kms Nicolai fait demi-tour à flanc de ravin. Que se passe-t-il ? Nous avons bien du mal à mimer nos questions ! Il s'est en fait rendu compte que le coffre du tank s'était ouvert et que nous avions probablement perdu des affaires...

Nous tombons sur le berger qui a en effet récupéré un sac de couchage, un duvet, un tapis de sol et surtout le sac de notre compère de galère. Cédric et Stéphanie réussiront tant bien que mal à les récupérer après de longues négociations tendues et houleuses (je rappelle le taux d'alcoolisation de ce dernier...)...Quelle aventure !

La soupe du dîner fut la bienvenue et nous nous couchons, heureux de ce premier trek! L'aventure au Kirghizistan promet ! 

Quelques recommandations:

# depuis Bishkek à Karakol:5h30 de Marshrutkas (petit van) pour 350 soms. Elles partent de la gare de l'ouest seulement quand elles sont pleines. Cependant bonne nouvelle : 1 siège = 1 personne !

# à Karakol nous avons séjourné à Nice Guesthouse pour 1500 soms la chambre double. Très confortable et propriétaire incroyable.

# le trek classique se fait en 2 ou 3 jours à savoir :1. Karakol à Sirota Hut 2. Sirota Hut à Altyn Arashan 3.Altyn Arashan - Karakol. 45 kilomètres 1400 mètres de dénivelé positif et négatif sur la deuxième journée ! Éprouvant.

# ne souhaitant pas porter nos tentes (et les yourtes étant descendues mi-septembre), nous avons défini notre propre itinéraire à savoir : 

1. voiture jusqu'au base camp à 2500 mètres. 7000 soms l'aller, 10000 l'aller retour. Nous étions 5, la voiture peut compter 9 personnes.
2. Journée 1: marche vers le Karakol Peak et retour au Base camp: 16 kilomètres, 600 m de dénivelé.
3. Nuit au Base camp
4. marche vers le lac ala kul et col. 7 kilomètres, 1400m de dénivelé pour le col. 1000 pour le lac. Éprouvant et mal indiqué.
5. Retour au base camp.
6. Retour à Karakol en voiture.

# Nous avons organisé le tout avec Extreme Tour et avons tout louer avec eux également à savoir 2 tentes, 2 réchauds, 5 sacs de couchages, 5 matelas, des couverts etc. Pour 10 euros par personne pour 2 jours.

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